كتاب الجنس والفزع

L'un des livres les plus connus

Quand Auguste a réorganisé le monde romain en un empire, l'érotisme heureux et humain des Grecs s'est transformé en une mélancolie effrayée. Il n'a pas fallu plus de trente ans pour cette transformation (de l'an 18 av. J.-C. à l'an 14 ap. J.-C.), mais néanmoins elle nous gouverne toujours et contrôle nos désirs. Le christianisme n'a été que le résultat de cette transformation. Le christianisme a adopté cet érotisme presque aussi bien que les fonctionnaires romains qui l'ont créé dans l'empire d'Auguste, dans une atmosphère de complaisance et d'obéissance excessives.

Les visages des femmes remplis de peur devinrent des regards obliques dans un coin mort. Il n'y a rien entre les hommes et les femmes que de se déchirer. La société civile n'est rien d'autre qu'un mince voile sur la brutalité féroce et la propension à manger de la chair humaine crue, et les coutumes et les arts civilisés ne sont rien d'autre que des griffes pincées et toujours plus grandes. La mère s'en prend à son fils, et celui-ci revient par le sang dans le corps de celui qui l'a fait sortir. C'est l'extase sanglante qui fonde les sociétés humaines, puisque chaque mère livre son fils, quand il la quitte, à la mort.

Quant au motif de l'écriture de ce livre, Pascal Kinnear explique : « Qu'est-ce qui m'a poussé, pendant toutes ces années, à écrire ce livre ?